La vallée de Vilariça, traversée par la rivière Vilarica, est l’une des régions les plus fertiles de Trás-os-Montes (Portugal). D’une superficie totale de 34 000 hectares, la plaine alluviale occupe 20 % de la surface totale. Pendant des siècles, la culture du chanvre pour la production de fibres a été la principale activité agricole, mais son importance a diminué après le milieu du XVIIIe siècle et a complètement disparu. Dès lors, les cultures intensives de céréales, de tabac et d’horticulture retiennent l’attention des agriculteurs locaux. À l’heure actuelle, la citrouille, le melon, le chou, les haricots, la tomate et les fraises sont parmi les plus cultivés. Bien que l’on puisse voir des vignes, cette culture, ainsi que les amandiers, les oliviers et les orangers, occupent désormais plus les pentes de la vallée que la plaine alluviale. Les falaises adjacentes sont riches en archéologie, avec des vestiges de divers établissements préhistoriques (Baldoeiro, Santa Cruz da Derruída, Castelo da Mina, Senhora do Castelo), qui sont aujourd’hui de splendides points de vue pour la photographie de paysage.
En été, la chaleur est insupportable. Les températures élevées, associées à une humidité élevée causée par la présence du fleuve, ont conduit dans un passé proche à l’apparition locale d’épidémies de paludisme. Cette situation malsaine occasionna l’abandon de quelques villages et la fondation de nouveaux établissements dans des lieux plus élevés ; tel fut le cas de Santa Cruz da Derruída, abandonnée au XIIIe siècle pour s’installer dans une position plus élevée, donnant naissance à l’actuelle ville de Torre de Moncorvo, à 350 m d’altitude.
Cette photographie a été prise un matin de mai dernier. Le ciel menaçait de pleuvoir, mais seules quelques gouttes tombaient du ciel. J’étais fasciné par l’ordre, la diversité et la géométrie qui se dégageaient de ce paysage grandiose. Dans la vallée, toutes les terres disponibles sont utilisées. On peut encore voir quelques terres inutilisées avec des buissons et des prairies sur les pentes, mais les vergers dominent. Ce paysage a la mémoire de l’homme qui l’a modifié pendant des siècles à son avantage mais ne l’a pas dégradé. L’image a été capturée avec un Hasselblad X1D-50c en mode recadrage.
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Dimitri Vasileiou • Éditeur
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